jeudi 12 septembre 2013

Boris est un porc qui voudrait mourir dans le monde, la vie entière dans le cosmos ! *

Le Quai d'Orsay serait-il devenu le ministère des Affaires étranges ? Cela vous a peut-être échappé, mais la diplomatie française vit de grandes heures. Non, je ne vous parle pas de la Syrie.



Boris Boillon, ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, a récemment refait parler de lui. Heureusement, car le style inimitable de notre James Bond national  (c'est lui qui le dit, on n'est pas obligé d'adhérer), son extraordinaire entregent ("Kahdafi m'appelle 'mon fils' "), ses formules habiles (notre politique étrangère sera fondée sur "la promotion de valeurs fondamentales, comme la démocratie et la liberté, en rupture totale avec la politique étrangère passée de la France"), ses analyses percutantes ("Kadhafi a peut-être eu par le passé des attitudes, euh... Vous savez, qui peut se prétendre le parangon de vertu et de démocratie de par le monde ?"), et son tact irremplaçable (manifestations devant l'ambassade à Tunis 48h après son arrivée) nous manquaient.




Après avoir si bien servi nos intérêts, il s'est lancé dans le business. Il faut bien que tout le monde vive, comme disait l'autre.

Las... le 31 août dernier, il s'est fait pincer Gare du Nord par la douane française alors qu'il se rendait en Belgique avec la bagatelle de 350 000 € et 40 000 $ en petites coupures. Soit 3190 billets de 100 euros, 32 billets de 500, 100 billets de 50, 50 billets de 200 et 40 000 dollars (mais là, on a pas le détail).

Il paraît que tout ça est tout à fait réglo. Boris Boillon travaille avec l'Irak, mais en raison des défaillances du système bancaire local, il est payé en argent liquide. « J’ai oublié mes documents d’identité en Belgique. Je suis venu ce matin à Paris, juste pour la journée parce que justement je n’étais pas à l’aise avec cet argent qui était stocké en partie dans mon bureau et une autre partie dans une mallette qui était enterrée à côté de ma cave, et je voulais régulariser la chose au plus vite » a-t-il déclaré.


Tu m'étonnes. Ça doit faire partie des grandeurs et servitudes du commerce international...

Remarquez, il y a une nouvelle réjouissante au milieu de tout ça : on ne peut pas dire que tous les fonctionnaires se la coulent douce. Selon une note de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (les Douanes françaises, donc), les saisies d'argent liquide sur le territoire ont dépassé 103 millions d'euros au premier trimestre 2013, soit quasiment six fois plus que pour la même période de 2012 où elles avaient atteint 16,7 millions d'euros.

Je sais bien que la réforme des retraites ne satisfera pas tout le monde, que le système par répartition n'est pas au mieux de sa forme et que nous sommes tous encouragés à prévoir une retraite par capitalisation. Mais tout de même, pour un ancien ambassadeur... Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Boris.



Ce n'est pas tout. Gaston vous en parlera très prochainement.

* Aucune attaque personnelle, c'est Boris lui-même qui le dit.